Lausannois d’adoption, Jean-Claude Vieillefond est né à Paris en 1945. Après un début de formation en ferblanterie, qu’il ne termine pas, il effectue un apprentissage de tripier. La pratique de la photographie argentique intervient dès son arrivée à Lausanne en 1964. En 1969, il s’installe en tant que photoreporter indépendant et réalise plusieurs reportages à l’étranger (Israël, Cisjordanie, Afrique du Nord). Rapidement, il s’éloigne du métier de photoreporter pour se tourner davantage vers la voie plasticienne. À travers le prisme du corps, nu féminin d’abord, puis non genré, son évolution plastique est jalonnée par ses recherches techniques. Vieillefond s’évertue à approfondir la technique, pour interroger le médium lui-même, ce qui l’inscrit dans la tendance de la photographie expérimentale.
Dès 1977, il étend sa démarche photographique en l’alimentant avec d’autres pratiques et matières. Dans l’espace créatif de son laboratoire, Vieillefond utilise tour à tour le pinceau, des outils acérés, exploite le fusain, la gouache ou encore différentes encres. Ce décloisonnement coïncide avec sa volonté d’exalter l’ambiguïté technique de ses oeuvres, « le reflet même de ce qui est vivant ».
Dès le milieu des années 1980, Vieillefond délaisse ses travaux journalistiques et prises de vue, pour se consacrer pleinement à la réalisation d’empreintes de corps humain sur papier photographique, jusqu’à la fin de sa vie en 1999.